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Le rappeur international comorien Cheikh Mc sort, ce matin, le troisième album de sa carrière. Cette fois-ci encore le Cheikh a tapé fort avec son nouvel opus «Upezo». Réputé pour son exigence en matière musicale, les nombreuses variations dans ses mélodies, ses textes envoutants et ses inspirations accrocheuses, le rappeur a choisi de se dévoiler davantage sans son troisième album. Entre rap moderne, Twarab et musique occidentale, Cheikh Mc a proposé ce chef d’œuvre sur vingt-et-un titres, dont quatre interludes intitulés respectivement, «Harusi», «Mnyangu», «Volo-volo» et «Owa Mwana».
L’album est naturellement ouvert par un intro d’une minute et trois secondes, suivi par «Sambe», ce deuxième titre de l’album chantĂ© en featuring avec Alonzo, qu’on ne prĂ©sente plus. Cheikh Mc y relate abondamment les maux que vivent, au jour le jour, ses compatriotes. Le chanteur a parlĂ© de la rĂ©alitĂ© de la vie quotidienne en Ă©voquant les ambitions des Je-viens, les mariages arrangĂ©s, la corruption Ă tous les niveaux de l’administration d’Etat, des vendeurs du commerce informel appelĂ©s «Toworenge».Â
«Upezo» revisite une certaine philosophie de certains de ses compatriotes dans la politique. Le titre «Sambe» et son iduru (tourner sur le mĂŞme point) en dit tout avec ce mĂ©taphore oĂą le chanteur regrette la façon dont les Comoriens reprennent les mĂŞmes erreurs en commettant les mĂŞmes actes, en envoyant au pouvoir les mĂŞmes dirigeants qui vont mener les mĂŞmes politiques. «Laissez-vous faire. Entrez dans la danse. Engourdi par le mouvement de ce cercle sans fin, sentez votre volontĂ© de changer les choses vous quitter. Regardez, sourire aux lèvres, les mĂŞmes Ă©vĂ©nements se reproduire inlassablement», lance-t-il Ă ce propos. Â
La politique autour
«Upezo», c’est aussi un travail artistique typiquement comorien. L’album a été enregistré à Moroni au Studio Watwaniya par K’Poral Chris, à l’exception de deux titres, dont un assuré par Studio Bygtime Pro en France, mais aussi par Kakou Prod & Docteur H au Studio Frenche Riviera, à Marseille en France. Pour son auteur, Cheikh Mc, c’est un album qui doit durer dans le temps. «Nous avons pris du temps pour le réaliser. Il y a des chansons qui sont déjà connues par le grand public comme «Anyibu». Son clip circule dans les réseaux sociaux depuis plus d’un an. Mais après il y aura des titres à découvrir comme «Sambe», «Espoir», «Izo zamdji» ou «Na Rende», pour ne citer que ces titres-là .
L’album est déjà en vente en ligne depuis minuit. Mais pour ceux qui tiennent à savourer les belles mélodies et les mots crus de l’artiste engagés savent déjà où le trouver. «L’album est déjà disponible dans les bacs plus précisément dans toutes les librairies de Moroni et dans tous les supermarchés de l’archipel», devait préciser la star comorienne.
«Upezo» se vend à 3.000 francs comoriens. Selon le Cheikh, les gens de la diaspora seront inspirés à consommer le produit. Un titre, «Maudit A310», rappelle le dramatique crash du vol A310 de la compagnie aérienne Yemenia Airways survenus la nuit du 29 au 30 juin 2009 dans les eaux du nord de Ngazidja.
«Maudit A310»
«Et un nouveau jour se lève, le cœur en fête, vous roulez, direction l’aéroport. Ils arrivent ! Les porteurs d’espoirs, de meilleurs lendemains, d’avenir ! Et la joie s’efface. Les pleurs, la douleur, les prières… Restent suspendus dans le vide, les rêves de retrouvailles, les attentes, les projets», est le résumé de ce «Maudit A310».
Cheikh Mc s’est fait davantage découvrir à travers son art. Mais cette fois-ci avec ce titre, il est allé un peu plus loin dans ses inspirations. Mais il faut écouter «Djibuwe», qui fait le buzz depuis une semaine dans les réseaux et sur la plate-forme Youtube pour sentir la saveur d’un mélange des belles voix, dont le featuring assurée avec la chanteuse Samra.
Avant d’écouter tout «Upezo», nous vous proposons, justement, de regarder la vidéo lyrics de «Djibuwe».
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