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Mayotte. «L’archipel des Comores entre identité et politique» I Appel à la «vérité historique et aux réalités archéologiques»

Mayotte. «L’archipel des Comores entre identité et politique» I Appel à la «vérité historique et aux réalités archéologiques»

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Lors d’une conférence-débat, les Dr Mouhssini Hassane El Barwane et Dr Moussa Saïd Ahmed ont interrogé l’histoire, l’archéologie et la géographie pour «démonter» les contre-vérités dans la question de l’occupation de l’île comorienne par la France. Mais pas que.

 

Les Dr Mouhssini Hassane El Barwane et Moussa Saïd Ahmed ont animé, jeudi 15 juin dernier, une conférence-débat intitulée «L’archipel des Comores entre identité et politique, cahier retour aux sources du patrimoine national», au Centre national de documentation et de recherches scientifiques (Cndrs). Il s’agissait pour les deux enseignants à l’Université des Comores, de rétablir ou de rappeler certaines vérités historique et archéologique sur la «Question de l’île comorienne de Mayotte» qui continue de diviser les Comores et la France depuis 1975.


A un moment où le gouvernement français a initié, dans cette île comorienne, une opération destinée, tambour battant, à pourchasser, déporter ou encore détruire les habitations de milliers de Comoriens sur le territoire de leurs ancêtres, les deux conférenciers se sont indignés et soutenu qu’en aucun cas cette île ne pouvait être française que par une violation flagrante du droit international. Pour eux, les gouvernements français successifs éprouvent le plus grand mal à reconnaitre les réalités archéologiques, humaines, géographique, sociologiques, historique des quatre îles de l’archipel sur Mayotte que leur pays occupe, depuis 1975 au moment de l’accession des Comores à l’indépendance.


«La France refuse de se plier au droit international, elle continue à chasser des parents sans leurs enfants. Les Comoriens sont considérés comme des clandestins sur leur propre territoire et subissent des exactions de toutes sortes», a soutenu, d’emblée, Moussa Saïd qui a tenu à rappeler que le représentant permanent de la France à l’Onu, Gerard Araud, considère «dans un twitte récent que la France viole le droit international en ne respectant pas l’accession des Comores à l’indépendance dans les frontières coloniales».

Sept pistes pour «tenter de s’en sortir»

Les deux conférenciers ont proposé sept pistes pour tenter de sortir de cette situation installée par la puissance coloniale depuis près de quarante-huit ans, aujourd’hui. «Pour une société comorienne assainie et conquérante la France doit respecter les frontières héritées de la colonisation. Ouverture dans l’archipel de bureaux d’accueil, gérés conjointement par la France et les Comores : leur mission consisterait à traiter les dossiers des Comoriens qui veulent se rendre à Mayotte. Maintenir Mayotte dans l’administration française pendant une période qui reste à déterminer (Négociations France et Comores). Favoriser la libre circulation des biens et des personnes dans un environnement administrativement concerté. Assurer la complémentarité des infrastructures en matière d’éducation, de santé, de recherche, de formation professionnelle et de télécommunications. Coopérer dans les domaines de la sécurité maritime et aérienne, pour mettre fin aux migrations sauvages entre les îles», a cité Dr Mouhssini Hassane El Barwane.

«Doit-on encore faire confiance à la France»?

Cependant, la «piste» qui consiste à maintenir Mayotte sous administration française pendant une période qui «reste à déterminer» entre les deux belligérants, a eu du mal à passer dans l’assistance au sein de laquelle on y a vu, entre autres, l’historien et anthropologue, Damir ben Ali, l’ancien président de l’assemblée nationale, Saïd Mohamed Mchangama, d’anciens ministres comoriens, des professeurs d’université, de nombreux jeunes et des étudiants de l’université des Comores.
A ce propos, plusieurs intervenants ont «dénoncé» le fait qu’aucun pouvoir politique comorien n’a jamais véritablement fait face à la France pour s’attaquer à ce problème par ses racines.


«J’ai des doutes par rapport aux solutions présentées par les conférenciers. On dirait qu’ils font confiance à la France, ce pays qui n’a jamais rien respecté et plus encore, aucun accord signé avec un pays africain. En réalité, désormais la France n’est plus la puissance qu’elle était, véritablement. Pendant trente ans, elle s’est désintéressée de l’éducation des enfants résidant à Mayotte et aujourd’hui, elle veut les expulser vers les trois autres îles pour nous mettre Ko», a soutenu l’ancien président du parlement comorien et un des principaux «influenceurs» sur la toile aux Comores, Saïd Mohamed Abdallah Mchangama.Face aux «enrichissements» des uns et aux contre-propositions des autres, les conférenciers ont insisté sur le fait qu’ils ne considéraient pas leurs approches comme des dogmes immuables mais comme «une contribution comme une autre» dans la recherche d’une solution face à ce problème qui oppose les Comores à la France.

Une politique «plus volontariste», une attitude «plus cohérente»

Ce qu’il faut de la part des gouvernants comoriens, c’est une politique «plus volontariste» et une attitude «plus cohérente» dans ce combat pour la défense de l’intégrité territoriale, a soutenu une majorité des intervenants : «Nous ne pouvons pas continuer à reprocher à des organisations internationales ou régionales et à certains pays de manquer à leurs postions affirmées aux Nations unies et dans d’autres forums si, pendant ce temps, nous ne nous défendons pas avec la conviction et la fougue nécessaires», a déclaré, comme en illustration, l’ancien ministre de la Justice et de l’Intérieur, Abbas Mohamed El-Had, qui constate, par exemple, «amèrement, que depuis des années aucun de nos ministres des Affaires étrangères n’a remis la question de Mayotte à l’ordre du jour de l’assemblée générale de l’Onu».

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