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Entretien avec le président du Ccac-Mavuna I Elles ont oublié les arts, même en pleine pandémie!

Entretien avec le président du Ccac-Mavuna I Elles ont oublié les arts, même en pleine pandémie!

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La mesure de suspension des regroupements depuis le 16 mars a beaucoup impacté l’activité artistique. Le président du Centre de création et d’animation culturelles, Soumette Ahmed, livre ses impressions, parle de ses craintes notamment par rapport à la production et appelle tous les acteurs du secteur à se ressaisir.


La crainte de la propagation du Coronavirus a entrainé la mise en veille de l’activité artistique.

Cette pandémie impacte, malheureusement, l’ensemble de l’activité. Cela d’autant plus que le moyen adéquat de s’en prémunir reste le confinement. Rien ne doit être pris à la légère étant donné les nombres des décès qui s’élèvent actuellement à des milliers au niveau planétaire. Il faut respecter les mesures barrières afin de ralentir cette propagation. Je pense qu’il faudra à l’activité artistique, malheureusement, beaucoup de temps avant de retrouver une activité normale.

Les pertes sont-elles très importantes au niveau des artistes de par le monde?

On ne peut en aucun cas avancer des chiffres actuellement. Il faudrait, pour cela, que chaque secteur, chaque discipline et chaque structure au niveau national et international rende public ses chiffres. Ce qui est sûr, c’est que, comme pour tous les artistes professionnels du monde, les artistes comoriens voient leurs activités très lourdement impactées. Déjà, sans ce virus, presque tous les artistes partout dans le monde ont du mal à tenir toute l’année, et, à plus forte raison, les artistes Comores. En fait, on survit. Personnellement, j’ai dû annuler plusieurs tournées qui devaient s’étendre tout au long de l’année. J’ai dû annuler six dates à Mwali et Ndzuani ainsi que ma participation au festival Baobab de Mayotte. De même, j’ai annulé plusieurs rendez-vous dont un festival et une nouvelle création en France. En termes de chiffres, on peut estimer que j’ai perdu l’équivalent de cinq mois de salaire.

Que souhaiteriez-vous auprès des autorités comme accompagnement au secteur des arts et de la Culture en cette période de crise sanitaire?

Comme vous le savez, déjà en temps normal, la Culture n’est pas prioritaire. Il n’y a aucun budget qui lui soit alloué, aucune aide ni accompagnement à la structuration, à la création et aux artistes.Malheureusement, je ne pense pas qu’en aucun moment elles vont penser aux arts, aux artistes et à leur devenir.
Les artistes sont en train de perdre espoir et se disent qu’il n’y aura aucune aide visant à accompagner le secteur artistique en cette période difficile. Il serait pourtant judicieux qu’au ministère de la Culture on se saisisse de la situation actuelle pour à réfléchir sur cette question.

Quels sont les dangers que cours l’Art et la culture après la pandémie?

Il n’existe pas de statut pour les artistes dans ce pays. Il n’est prévu aucune assurance, aucune indemnité compensatoire en temps de crise. Au niveau de l’Etat, il n’y aura aucun danger vu qu’il ne supporte aucune charge au niveau artistique. L’art, par contre, court un danger sérieux. Après la pandémie, on aura du mal à retrouver une programmation de qualité et de nouvelles créations. Il va falloir attendre longtemps pour voir la machine se relancer complètement.
Mon souhait c’est que, après la pandémie, il y ait une véritable réflexion entre les acteurs du secteur pour voir dans quelle mesure ils peuvent se prendre en charge, et hausser le ton pour obtenir du ministère et de la direction de la culture du pays qu’ils jouent pleinement leur rôle.

Mahdawi ben Ali

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