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Enseignement du shiKomori à l’école I Un dossier qui moisit dans les tiroirs!

Enseignement du shiKomori à l’école I Un dossier qui moisit dans les tiroirs!

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Alors que la langue comorienne est instituée langue officielle depuis 1992, son enseignement est toujours repoussé à plus tard au profit du français et de l’arabe. Cela, malgré le fait que toutes les études menées, aux Comores comme partout ailleurs, indiquent que l’introduction de l’enseignement de la langue maternelle dans le système éducatif et dans le milieu du travail constitue un vecteur irremplaçable de développement

 

Toutes ou presque, les autorités comoriennes successives ont, depuis bien longtemps, embrassé l’idée d’enseigner le shiKomori dans les écoles. Malheureusement cela reste un vœu pieu. Rien n’est fait pour que cela se traduise dans les faits.
Certes, un comité ad hoc composé de linguistes et de la direction générale de l’alphabétisation et de la promotion des langues ont déjà étudié les perspectives de la faisabilité de ce projet, notamment au niveau des écoles primaires, notamment en 2016 sous le ministre de l’Education d’alors, feu Abdou Mhoumadi, mais jusqu’ici rien ne semble avancer et le dossier moisit dans les tiroirs.


“L’Etat n’a pas oublié la langue maternelle. Nous sommes disposés à collaborer avec toutes celles et tous ceux, institutions ou particuliers, qui sont attachés à la langue maternelle pour qu’ensemble nous puissions assurer l’enseignement de notre langue aux enfants comoriens “assure” le directeur de l’Alphabétisation et de la promotion de la langue comorienne, selon qui le projet allait être mis en place “dans un premier temps, au niveau des classes préélémentaires jusqu’en CE”. A en croire, Ben Saïd Chaban, tout est prêt pour la prochaine rentrée scolaire.

 

Confinée à l’oral

Cette perspective est, cependant, jugée irréaliste par le doyen de la faculté des lettres et des sciences humaines, Ali Abdoulhamid, pour qui, il faudrait “au moins un an de préparatifs” pour que le dispositif puisse être bien en place du fait que, pour le moment, il n’y aurait pas assez de ressources. “Certes les spécialistes ont été sollicités par la direction de l’Alphabétisation et de la promotion de la langue comorienne pour étudier la faisabilité du projet, mais il n’y pas eu de suivi et, depuis, nous n’avons même pas été rappelés. Pour que le projet prenne vie, l’Etat doit, nécessairement, y mettre du sien”, soutient-il.


Depuis longtemps, des études menées sur les langues africaines et le développement linguistique pour l’éducation en Afrique, indiquent que les langues sont des trésors qui ne sont malheureusement pas appréciées à leur juste valeur et exploitées.Aux Comores, jusqu’aux années 1970, cela ne suscitait que peu d’intérêts. Il a fallu attendre 1975 et l’avènement du régime révolutionnaire du feu Ali Soilihi Mtsashiwa et son engagement à faire du shiKomori la langue d’enseignement et de travail pour voir cette volonté se concrétiser avant, toutefois, de retomber dans les oubliettes juste après sa chute, en 1978.


Depuis, en dépit du fait que le shiKomori soit reconnu par la Constitution comme langue officielle aux côtés du français et de l’arabe, en 1992, et que son orthographe en caractères latins soient établie en 2009 sous les auspices des linguistes Mohamed Ahmed Chamanga et Moinaecha Cheikh, avec le soutien, entre autres, de l’Unicef et du Programme d’appui au secteur de l’Education aux Comores, sa pratique reste confinée à l’oral.

Mahdawi Ben Ali

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