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Création de Ilatso. Le parcours du combattant

Création de Ilatso. Le parcours du combattant

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Après avoir été restées trop longtemps sans une association des artistes, les Comores peuvent aujourd’hui compter sur ce regroupement qui aurait vu le jour, notamment, «grâce au travail acharné de son trésorier», Ansoir Ahmed Abdou. Il est vrai que cela ne fut pas un jeu d’enfants

 

Sans Ansoir Ahmed Abdou, Ilatso ne serait pas là où elle est aujourd’hui. Quand des artistes avaient pensé à créer une autre association, il était le seul à y croire vraiment et il nous a tous convaincus», aime à raconter son secrétaire général, Antoyi Soulé.Le slameur du collectif Art 2 la plume, Ansoir Ahmed Abdou, n’est ni le président ni le secrétaire général de Ilatso mais «tout simplement» son trésorier. Malgré cela, il est défini par ses pairs comme le moteur qui fait tourner cette première association d’artistes comoriens. Confronté à de nombreuses difficultés lors de sa mise en place, il s’est battu contre vents et marées pour y arriver.


«Hormis le marathon administratif que j’ai eu à faire, l’initiative même de la création de cette association a été semée d’embuches et il n’a fallu que de peu pour que les artistes eux-mêmes ne tuent cette initiative née du dramaturge, Soeuf El Badawi. En effet, juste après avoir été bien accueillies par des artistes, certains d’entre eux ont décidé de lui tourner le dos et ont prétendu vouloir en créer une autre. Pourquoi ? Je ne saurais le dire. Heureusement que nous avons tenu et Ilatso a vu le jour le 9 septembre dernier», aime à raconter Ansoir Ahmed.Il lui a fallu, pour cela, pratiquement quatre mois de va-et-vient, entre la direction générale de la Culture et le ministère de l’Intérieur, entre autres, pour avoir le statut de l’association. «Ma toute première démarche au niveau de l’administration publique m’a fait une très mauvaise impression».

«Dessous de table»

Après m’avoir dit que notre procès-verbal était irrecevable, la personne qui m’a reçu m’a suggéré de lui envoyer les statuts et «assuré» que, moyennant des dessous de table, un ami à lui «allait spécialement se charger» de notre dossier. «J’ai demandé le formulaire à remplir mais, à ma grande surprise, il me répond que celui qui devait me le procurer est à Maurice, avant qu’un autre ne déclare que celui qui devait le faire est suspendu», se rappelle le diplômé en mastère II en Environnement et Aménagement du territoire à l’Université de Ankatso, à Madagascar.


Mais ce ne fut pas tout. Selon toute vraisemblance, il faut bien plus que de l’argent et du temps pour créer une association d’artistes aux Comores. Suite à des divisions qui avaient été créées par des artistes, celui qui était à l’initiative de sa création, l’homme de culture, Soeuf El Badawi, a voulu abandonner le projet et Ansoir a dû l’en dissuader. Ensuite, ce dernier a eu à prendre en main la tâche de rassembler les artistes au tour de cette association qui «entend fédérer» les artistes, les artisans et leurs affiliés autour de la défense de leurs intérêts : «je déteste faire les choses à moitié. Certes, je ne suis ni le président, ni le secrétaire général de l’association mais, vu que je me suis engagé depuis le début, je me suis dit qu’il fallait que je me mette à 100% pour que ce bébé puisse voir le jour parce que j’étais convaincu que pour pouvoir défendre efficacement nos intérêts, il faut être ensemble car l’union fait la force», soutient celui qui estime que «sans une association, les artistes ont beaucoup à perdre».
Désormais, on peut considérer que la machine est lancée. Mais aussi, qu’Ilatso a du pain sur la planche. Une de ces premières initiatives consistera au lancement, «dès avril prochain», d’une application sur le monde des artistes, les confirmés comme ceux en herbes, les lieux culturels, les médias, etc. Tout devrait être à portée de main.

«Soutenir»

«En plus d’être le trésorier de l’association, Ansoir Ahmed Abdou est un membre fondateur qui donne envie à tout le monde de s’investir, il est l’élément le plus dynamique du bureau exécutif», selon le diplômé en littérature francophone, Antoyi Soulé. D’autres membres semblent convaincus que sans Ansoir Ahmed cette association des artistes comoriens n’aurait, tout simplement pas, vu le jour.«Il nous faut, toutes et tous, aider Ansoir à faire face aux difficultés qu’il rencontre. Si nous arrivions à nous mettre au même niveau que lui, cette association pourra apporter plus d’éclats aux arts et à la Culture comorienne et plus de visibilité aux artistes «, semble fermement convaincu, son président, le styliste, Abdou Chakour Abdou Chakour.

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