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Commerce du riz I La libéralisation profiterait à tout le monde

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Une semaine après le décret de libéralisation du marché du riz ordinaire, Al-watwan s’est approché du président de l’Union des chambres de commerce et d’industrie, Ahmed Chamsoudine. Ce dernier, plutôt optimiste, dit espérer une amélioration de la situation, après les déboires subis par l’Onicor.

 

Le décret N°23-060/PR, signé par le président de la République le lundi 3 juillet dernier, a ouvert le marché du riz ordinaire à la concurrence. Cette décision soulève des interrogations sur la situation d’une entreprise qui détenait jusqu’alors le monopole d’un des produits les plus consommés du pays. Quelle est votre lecture de la situation ?
La situation d’approvisionnement en riz ordinaire sur le marché local est devenue insoutenable. La société Onicor qui, depuis 1982, détient le monopole du riz populaire, est en quasi-cessation de paiement. Elle croule sous des dettes colossales et une situation financière catastrophique. Elle a perdu la confiance de toutes les banques et des fournisseurs. Depuis plusieurs mois les situations de pénuries, de spéculation et d’inflation rythment le marché de ce produit de première nécessité, qui constitue l’aliment de base d’une bonne partie de la population, plus particulièrement les ménages les plus modestes.

 

La décision de mettre fin au monopole d’Onicor soulève des questions quant aux alternatives envisageables. Est-ce une mesure bénéfique ?
Le gouvernement a négocié un accord avec les institutions financières créancières d’Onicor pour prendre en charge et restructurer sa dette sur 52 mois. Celle-ci s’élève à 4,8 milliards de francs. En collaboration avec la Banque mondiale, le gouvernement a mis en place une proposition de libéralisation partielle de l’importation du riz ordinaire, conformément à une recommandation formulée par la Chambre de commerce il y a plusieurs mois.


Selon ce scénario, l’Onicor continuera d’exercer ses activités, tandis que 60 % du marché sera ouvert au secteur privé.Cette procédure implique de réserver 45 000 tonnes sur les 60 000 tonnes de commande annuelle pour le secteur privé. Les opérateurs souhaitant participer devront obtenir une licence d’agrément et fournir des informations détaillées sur chaque commande, notamment la quantité, le fournisseur, la marque et les spécificités techniques du riz, ainsi que la date de livraison. Nous avons proposé que ces informations soient communiquées aux bureaux des chambres de commerce à des fins statistiques, afin d’éviter les sur-commandes susceptibles de perturber le marché et de favoriser la spéculation.

Ce n’est apparemment pas ce qu’il s’est passé…


Cette faculté a été laissée à l’Inseed [Institut national de la statistique et des études économiques], si l’on se réfère au décret signé par le président, et un arrêté du ministre de l’Economie devra compléter le dispositif opérationnel par des textes règlementaires.Avec cette libéralisation partielle du marché du riz populaire et la réorganisation de l’Onicor (qui conservera la charge de gérer, entre autre, le stock de sécurité), la population sera régulièrement approvisionnée, le secteur privé entamera aussi son organisation pour se donner des opportunités d’affaires et les pouvoirs publics pourront assurer à la population, notamment les plus nécessiteux, un prix acceptable du produit.

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